Gran Torino
Titre: Gran Torino
Réalisateur: Clint Eastwood
Acteurs: Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her, Geraldine Hugues, John Caroll Lynch...
Scénaristes: Nick Shenk, Dave Johannson
Producteurs: Rob Lorenz, Billy Gerber, Clint Eastwood
Chaque film est l'occasion pour Clint Eastwood d'obtenir un nouveau galon de plus dans sa carrière de réalisateur. Il démontre, une fois encore, toute l'étendue de son talent avec Gran Torino. J'ai tout simplement adoré ce film, que je vois comme une métaphore de la carrière d'acteur d'Eastwood, mais j'y reviendrai plus tard.
Walter Kowalsky est un sale con. Un sale vieux con même. Réac, mysogine, raciste, innatentif à ses enfants, il cumule largement. Mais lorsqu'il se retrouve veuf, il commence à s'intéresser ses voisins, des immigrés du peuple Hmong, venus de thaïlande. Petit à petit, il va laisser tomber ses barrières et se laisser aller à éprouver des sentiments forts pour eux. Mais un gang de jeunes Hmong vavenir troubler cette petite vie. L'ancien soldat de la guerre de Corée va donc entrer en action.
Attention, je vous préviens, ne continuez pas cette lecture si vous souhaitez aller voir ce film, je vais en révéler quelques éléments assez importants.
Toujours là? A vos risques et périls. Je reprends.
Non, il ne faut pas s'attendre à ce que Clint fusille tout le monde. Au fur et à mesure que monte la pression, on pense forcément que le militaire va aller régler le problème par les armes. Mais en fait, non. La scène finale est absolument géniale, lorsqu'il porte sa main dans sa veste, face aux gangsters surarmés, et qu'il se fait mitrailler sur place. Au lieu de venir pour les tuer, il a fait le choix d'en finir différement avec eux, en les forçant à commettre un crime devant témoins, afin qu'ils finissent leur vie en prison. Quelques petits indices nous laissent à penser qu'il ne faut pas rester sur les clichés, et pourtant, l'étonnement est là. D'ailleurs, je vois en l'évolution de Walt Kowalsky, une certaine analogie avec la carrière d'acteur de Clint Eastwood.
Il a commencé sur des films western, dégainant son arme régulièrement, et puis sont venus les Dirty Harry, l'inspecteur à la gachette facile. Ces derniers temps, nous avons connu un personnage différent, Million Dollar Baby étant un grand succès assez symbolique de cette question. Comme Kowalsky, Eastwood en termine avec les rôles de bourrin, et en vient à des personnages plus complexes et plus profonds. Son personnage, lui, renonce à la voie des armes pour celle du sacrifice et de la paix. Personnellement, j'y vois un symbole.
C'est donc un film très fort, dans sa description de la société américaine. Peine de mort, port d'arme, vie avec les gangs, on retrouve dans la conclusion de Gran Torino des images politiques montrant que le réalisateur a bel et bien un message à faire passer. Je trouve juste qu'il manque, chipotons un peu, quelque chose autour des raisons qui font naître les gangs. J'adore à contrario toutes les scènes consacrées au racisme, dans lesquelles Eastwood parvient bien à montrer que tout se base sur l'ignorance. Lorsque Walt apprend que les "jaunes" venus l'envahir étaient en fait des alliés des américains pendant la guerre du Viet-Nam, il relativise forcément son regard sur eux.
A un scénario très fort, s'ajoute un casting complètement pertinent. Eastwood, en tête, qui était déjà une bête de scène lorsqu'il était jeune, et qui aujourd'hui dégage encore plus de grandeur. Il a une présence qui se passe totalement de paroles, mais qui grandit encore plus dès qu'il ouvre la bouche.
Je suis totalement emballé par ce film. A moins de deux heures de durée, il ne souffre pas de lenteur.
A mon sens, un film qui peut devenir culte.