2012

Publié le par yaneck Chareyre



Titre: 2012
Réalisateur: Roland Emmerich
Acteurs: John Cusack, Chiwetel Ejiofor, Amanda Peet, Oliver Platt, Thandie Newton, Danny Glover, Woody Harrelson, Thomas McCarthy...
Scénaristes: Roland Emmerich, Harald Kloser
Producteurs: Harald Kloser, Mark Gordon, Larry J. Franco



Bon, passons tout de suite sur le meilleur aspect du film, celui qui sert de justification à tous ceux qui vont voir ce film, les effets spéciaux. Oui, c'est kiffant de voir la terre s'écrouler, de voir la Californie sombrer dans les eaux ou de voir l'Himalaya recouvert par un raz de marée. C'est très bien fait, ça impressionne totalement, rien à redire là dessus. On en a pour son argent.

Côté histoire maintenant... Quoi? Depuis quand y-a-t-il une histoire dans un film catastrophe?
Ok, côté propagande politique donc. Car oui, c'est un film de Roland Emmerich, l'homme qui a fait sauvé la planète Terre par les USA le jour de leur fête nationale. Non, il n'a pas changé depuis. Si le cinéma américain des grands studios était réellement uen invasion culturel, alors Roland Emmerich et son 2012 en seraient les porte-drapeaux. Voici un film qui nous présente de manière magistrale la façon de voir des américains: bondieuseries à outrance, patriotisme, sens du sacrifice, valeurs familiales, etc... Rien ne manque pour faire dans le nauséabond.
D'abord, n'espérait guère savoir ce qu'il se passe dans le reste du monde. En dehors du Vatican que l'on voit s'écrouler sur les cardinaux, et de quelques images sur l'Amérique du Sud ravagée par les tremblements de terre,  on ne saura pas grand chose. Par contre, on sait que Yallowstone est devenu un volcan, que Las Vegas a été englouti dans le sol, que la Californie a enfin coulé, et que Hawaï est redevenu ce qu'elle est, un archipel volcanique. Génial non?

Autre aspect tout à fait formidable, les gouvernements conspirent contre le peuple. Grand classique là aussi de l'idéologie américaine. Prévenus trois ans auparavant du désastre à venir, les chefs d'état du G8 décident de fabriquer dans le plus grand secret des vaisseaux pour accueillir des survivants. Attention, c'est pas pour les pauvres, hein, la place est à un milliard de dollars. Du nabab russe, on en voit, mais du prolo, surtout pas.
Ce qui est au final idiot comme idée, et l'Histoire vient contredire l'historie du film. Les américains ont démontré, en 1941, que lorsque la nation entière se livrait corps et âme à l'économie de guerre, ils pouvaient tout à fait remporter une guerre mondiale en inondant la planète de leur équipement. Ca, c'était en 1941, imaginez ce que pourraient donner la même chose, en 2009, si toutes les économies du monde se mettaient à produire uniquement pour sauver le plus de personnes sur la planète. Ce serait nettement plus crédible que les 6 vaisseaux construits en secret dans l'Himalaya. Mais ce ne serait franchement pas capitaliste comme état d'esprit, et ça ne collait pas au film.

Aspect suivant de l'idéologie américaine, la famille. Ah.... Le héros du film est un père à la ramasse. Sa femme l'a plaqué plusieurs années auparavant, son ainé ne jure plus que par le nouveau mari de sa mère, et méprise son père. Pourtant, cette chouette famille recomposée va réussir à s'en sortir, et même, à récupérer les plans indiquant où se trouvent les vaisseaux construits secrètement.  Mais voilà, ça ne colle pas. Une bonne famille américaine, ça ne compte pas deux papa. C'est un papa, une maman, qui s'aiment, et qui aiment leurs enfants. Autant vous dire que le nouveau mari, tout utile qu'il ait pu être, va crever comme un con, sans que personne ne s'en émeuve réellement. Pas même le gosse qui le voyait comme un dieu. Parce que dans l'épreuve, la famille se ressoude, et les parents ne peuvent que revenir l'un auprès de l'autre... Alleluïa mes frères!

Et oui, bondieuseries et sens du sacrifice et du devoir à tous les étages. Nombreux plans destinés à satisfaire tous les croyants de la planète: chrétiens, juif, musulmans, bouddhiste, personne n'est oublié des grandes religions dominantes. Evidemment, c'est l'Apocalypse, alors on ne peut que se tourner vers Dieu non? Et les vaisseaux flottant appelés arches, à bord desquels on transfère des animaux, ça n'a bien entendu rien à vori avec la Bible... ah si?
Et heureusement, père la Nation, le Président américain, est un grand homme. Il restera à la maison blanche, avec les américains. Il se sacrifiera pour leur dire la vérité, pour qu'ils sachent. C'est un noir, au passage. Vive Barrack Obama. Les valeurs sont préservées. D'ailleurs, grâce à Barrack, l'Afrique revient en force, vous verrez

Quelques mots, quand même, sur les inepties du scénario. Oui, je m'attache encore à ça dans un film catastrophe, mais je trouve vraiment que Roland Emmerich s'auto-caricature. Grande spécialité, la catastrophe qui poursuit les héros, qui les rejoint, et dont ils s'extraient avec brio. Par exemple, l'avion de la famille, qui se fait prendre par la nuée ardente rejettée par le volcan de Yellowstone nouvellement apparu. Une nuée ardente, juste pour dire, c'est de la roche en fusion, des cendres, et ça fait plusieurs milliers de degrés. Rien n'y résiste. Enfin, quand on sait que le père de famille venait d'assister à l'émergence du volcan, juste à côté de lui, sans que la température n'ait jamais monté, on se dit qu'on est plus à ça près non? Parce que juste comme ça, de la lave en fusion, ça chauffe un peu les pieds quand ça approche du sol...
Autre grande caricature, l'abus des comptes à rebour. Lorsque les navires sont près, horreur, on découvre que la vague prévue pour submerger l'Himalaya sera là plus vite que prévue. Il ne reste que 14 minutes. S'ensuit un petit speech d'un des héros pour sauver les riches laissés sur les plate formes de départ (et les quelques ouvrier chinois qui n'avaient pas été virés). Les portes sont ouvertes. Et en deux minutes passées, le chronomètre tombe à quatre minutes. Horrible, le vaisseau va être pris dans la vague sans être étanche.... Oh mon dieu.... Bon, je ne vous apprends rien, au dernier moment, avant que le vaisseau ne s'enfonce dans l'Everest, tout sera sauf.

J'en termine là. Ce film est une honte idéologique, mais visuellement il se tient.
Finalement, rien que du normal au vu du réalisateur et du genre.

Publié dans Blockbusters

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Commenter cet article
V
<br /> Hello Yaneck<br /> Juste un petit mot pour préciser que pour une fois depuis un moment les hommes ne sont pas à l'origine de la catastrophe OUF... cette fois c'est le SOLEIL ! ah ben oui tiens il est là lui !<br /> pour une fois fallait le souligner non ? ;o)<br /> sinon, tout comme tu as dit, on en prend plein les yeux, mais rien sous les cheveux !<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> C'est vrai que pour une fois, cela change un peu. Après, pourquoi l'alignement de planète fait disjoncter le soleil, on ne saura pas...<br /> <br /> <br />
L
<br /> en effet : un film catastroph... ique !<br /> <br /> <br />
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S
<br /> personnellement j'ai adoré la forme même si le fond pêche énormément comme tu le dis<br /> <br /> <br />
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